Jacques CALLOT : Le Marché d'Esclaves, 1er état - c. 1619/1629

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Eau-forte, 115 x 218 mm. Meaume 712 (titrée La Petite vue de Paris), Lieure 369, 1er état/6.

Rare épreuve du 1er état (sur 6), avant que les personnages ne soient achevés et avant l’ajout d’une vue de Paris dans le fond. « C’est la seule œuvre de Callot, les états postérieurs ont été complétés par une main étrangère » écrit Lieure, qui signale cette estampe en 1er état comme « Très rare » (RR).

Très belle épreuve imprimée sur papier vergé. Très bon état général. Quelques jaunissements marginaux. Une très petite déchirure dans l’angle supérieur droit de la feuille. Exceptionnelles très grandes marges (feuille : 202 x 273 mm).

Provenance : Collection H. Grosjean-Maupin (vente 26-27 mars 1958, n°181) ; Collection Marcel Lecomte (1916-1996), son cachet au verso (Lugt 5684).

Jules Lieure décrit ainsi le premier état du Marché d’esclaves : « Au premier plan, l’artiste a gravé trois groupes de personnages. Le plus important au pied d’une tour à droite, représente des marchands d’esclaves ; on voit un acheteur poser sur une table l’argent qui représente, sans doute, un esclave qui l’attend, derrière lui, le bonnet à la main et les fers aux pieds. Plus loin on distingue un acquéreur d’importance, la main droite appuyée sur un bâton, le visage à peine esquissé d’un trait léger. Le groupe du milieu montre des personnages qui viennent d’acheter des esclaves qui les suivent, les pieds encore enchaînés. Le groupe de gauche paraît se diriger vers le marché d’esclaves, conduit par un oriental dont le costume ressemble à ceux des personnages de Soliman (Cat. 363-368). »

Jules Lieure conteste l’opinion de Mariette selon laquelle le fond ajouté dans le second état, la Petite vue de Paris, serait de la main de Callot : il estime en effet que sa gravure est bien plus malhabile que celle du premier état. Il note d’autre part qu’il n’est pas possible qu’en 1629, date qui figure sur les épreuves du second état, Callot ait représenté la tour et la porte de Nesle de manière aussi fautive (il relève plusieurs erreurs dans la perspective ou le détail) alors qu’il dessinait à la même époque avec une grande précision ses deux grandes vues de Paris (Lieure 667 et 668). Il remarque également que le toit d’une maison à gauche au premier plan présente une terrasse couverte comme on en voit en Italie, qui s’accorde mal avec la vue de Paris. Enfin, il signale que le dessin original préparatoire au Marché d’esclaves (conservé dans le recueil Mariette au Louvre sous le titre « Marchands et foule sur les quais d'un port »), montre un port de mer avec des bateaux, qu’il pense être Livourne, et non une vue de Paris. Lieure suppose donc que Callot n’a pas achevé son cuivre et que l’éditeur Israël Henriet a gravé ou fait graver l’arrière-plan après sa mort en ajoutant la date de 1629, censée concorder avec le séjour de Callot à Paris. Il conclut ainsi qu’ « il faut donc rechercher le 1er Etat, qui est seul l’œuvre du maître. »

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