Jacques CALLOT : Misère de la guerre - c. 1632

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Prix : 2200 €

Eau-forte, 58 x 119 mm (titre), 52 à 56 x 115 mm (planches). Lieure 1333-1338, 2e état/2 ; Meaume 557-563.

Suite complète d’un titre et de six planches. Le titre est un état unique, les planches sont en épreuves du 2e état (sur 2), avec le privilège d’Israël Henriet et les chiffres (les épreuves du 1er état sont rarissimes).

Très belles épreuves imprimées sur papier vergé. Parfait état de conservation, ensemble très frais. Petites marges à toutes les planches.

La suite complète de Misère de la guerre, connue sous le nom Petites Misères de la Guerre, comprend les six eaux-fortes gravées par Jacques Callot, précédées du titre à l’eau-forte gravé par Abraham Bosse et décrit par Meaume au numéro 557 de l’œuvre de Callot. Ce titre porte l’inscription : Misere de la guerre ; faict / Par Iacques Callot. Et mise en / Lumiere par Israel Henriet. / A Paris. / Avec Privilege du Roy. / 1636.

Les titres des six eaux-fortes gravées par Callot ont été donnés par Meaume et Lieure : Le Campement, L’Attaque sur la route ou Vol sur les grands chemins, Dévastation d’un monastère, Pillage et incendie d’un village, La Revanche des paysans, L’Hôpital.

Selon Lieure, les Petites Misères de la Guerre n’ont pas été imprimées du vivant de Callot, qui n’aurait pas achevé cette suite mais en aurait repris et développé le thème dans les Grandes Misères de la Guerre (Lieure 1339-1356) dont cinq planches reprennent les mêmes sujets (le Campement est le seul qui ne figure pas dans la seconde suite). Israël Henriet racheta les six cuivres des Petites Misères et les édita dès 1636 avec le frontispice de Bosse.

« Les six planches évoquent déjà divers aspects de la vie des soldats, le camp, la « picorée », la furie iconoclaste contre les biens de l’Église, la vengeance des paysans contre les exactions de la troupe, la fin misérable à l’hôpital. Mais si ces compositions annoncent indiscutablement la maîtrise des Grandes Misères, leur armature thématique est encore hésitante. L’accent de réflexion politique, si sensible - et si négligé ! - des Grandes Misères est encore absent, parce que manquent la scène de La Distribution des récompenses et les détails héraldiques qui inscriront cette série célèbre dans un ensemble historique à la fois permanent et encore très actuel, celui de « La guerre de deux cents ans » […] » (Paulette Choné, p. 400).

Les deux suites des Petites et des Grandes Misères de la guerre sont les œuvres les plus célèbres de Jacques Callot.

Références : Paulette Choné : « Les misères de la guerre, ou « la vie du soldat » : la force et le droit », in Jacques Callot, catalogue de l’exposition au Musée historique lorrain, à Nancy, 13 juin-14 septembre 1992 ; Marie Richard : Jacques Callot, Une œuvre en son temps, Les Misères et les Mal-heurs de la guerre, 1633, Nantes, 1992 ; James Clifton et Leslie M. Scatone : The plains of Mars: European war prints, 1500-1825, from the collection of the Sarah Campbell Blaffer Foundation, 2009.