Ferdinand BERILLON : Portrait photographique de Rodolphe Bresdin

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Prix sur demande

Ferdinand BERILLON (actif entre 1863 et 1890) : Portrait photographique de Rodolphe Bresdin

Épreuve unique à notre connaissance du seul portrait photographique connu de Rodolphe Bresdin.

Tirage d’époque sur papier albuminé (96 x 60 mm) collé sur carton format carte de visite (105 x 62 mm). Initiales F. B. imprimées à gauche dans la tablette sous la photographie. Au verso du carton figurent les adresses de l’atelier de Berillon à Bayonne et de sa succursale à Biarritz.

Annotation à l’encre violette au verso : Rodolphe Bresdin graveur.

On ignorait jusqu’à présent le nom du photographe qui a réalisé ce portrait de Bresdin dont aucune épreuve n’était connue à ce jour. Le portrait n’était cependant pas inconnu. Robert de Montesquiou l’avait notamment décrit dans son essai sur Bresdin :

« J'ai, devant moi, deux portraits de Bresdin, en des temps meilleurs : l'un, une gravure de Monsieur Aglaüs Bouvenne, présente une tête de reître, à la barbe touffue, au crâne socratique, assez semblable au Verlaine des dernières années. L'autre, bien préférable, une photographie du bonhomme, assis, jambes croisées, en attitude familière sous son paletot de grosse étoffe, son pantalon à carreaux, sa pipette à la main, la tête débonnaire et volontaire, paysanne et fine. » (Robert de Montesquiou, L'inextricable graveur : Rodolphe Bresdin, H. Floury 1913, p. 47).

Dans la monographie qu’il consacre à Bresdin en marge du catalogue raisonné de son oeuvre gravé, Dirk Van Gelder présente une mauvaise reproduction de cette photographie, avec le bas coupé et le décor du fond effacé :

« Pour tenter de nous représenter Bresdin, nous ne disposons que d'une seule photographie (fig. I0). Imaginons-le se levant de son siège. C'est, comme nous dit Redon, «un homme de moyenne taille, trapu et puissant, les bras courts ». Un homme d'âge mur, la quarantaine. « Jeune encore, mais déjà vieilli », avait dit Cladel quelques années plus tôt. Nous connaissons aussi un dessin représentant Bresdin (fig. 132). Exécuté par Condeixa, son beau fils, il nous donne une image paisible de la vieillesse de l'artiste, surtout lorsqu'on songe au Bresdin de soixante ans tel que le décrit Alexandre Hepp : « Une tête à donner peur, les yeux éteints, le torse casse.». Photographie et dessin sont les deux seuls portraits authentiques que nous ayons retrouvés, et il est difficile de se faire une idée du Bresdin plus jeune. » (Van Gelder, Rodolphe Bresdin, Vol. I. Monographie en trois parties, 1976, p. 39).

C’est en s’inspirant de cette photographie, dit Van Gelder, qu’Ernest Bouvenne aurait réalisé l’eau-forte pour le frontispice de son Catalogue des pièces gravées de Rodolphe Bresdin (op. cit. p. 160).

Dans le catalogue de l’exposition Rodolphe Bresdin (1822-1885) : Robinson graveur à la Bibliothèque nationale de France (du 30 Mai au 2 août 2000), Maxime Préaud cite le texte de Robert de Montesquiou et dit qu’il ne connaît la photographie que par les reproductions de Neumann (1929) et de Van Gelder :

« Nous n’avons pas réussi à mettre la main sur une épreuve originale. Elle est parfaitement décrite par Montesquiou. Elle a servi de modèle à une lithographie exécutée en contrepartie par Auguste André Lançon (1836-1885), exposée et reproduite comme une oeuvre d’Alphonse Legros à l’exposition de Chicago de 1931(…) D’où vient cette photographie, il est assez difficile de le dire avec certitude. Les relations de Bresdin avec la photographie mériteraient une petite étude. Van Gelder pense que cette photographie a été exécutée dans les années 1860, alors que Bresdin était à Bordeaux, ce qui est tout à fait vraisemblable. ». (p. 32)

Ce n’est cependant pas le cas. L’épreuve introuvable que nous avons eu la chance d’acquérir nous apprend en effet que ce portrait a été réalisé par le photographe Ferdinand Berillon, installé à Bayonne et à Biarritz. La photographie a très probablement été faite à Biarritz où Bresdin a séjourné plusieurs fois : une fois invité par son ami Capin, une autre fois au mois d’octobre 1866, une autre fois encore « chez des amis inconnus » à l’automne 1867 (Van Gelder, Monographie pp. 19, 62, 95)

La présence de Bresdin à Biarritz en 1866 est attestée par la dédicace sur une épreuve du Bon Samaritain : « témoignage de bon souvenir /pour votre bonne hospitalité / Biarritz 5 octobre 1866. ».

Il est possible que Bresdin, dont les moyens étaient très modestes, n’ait commandé à Berillon qu’un très petit nombre d’épreuves de son portrait ou qu’il se soit même contenté de cette seule épreuve, ne donnant pas suite à l’offre du photographe figurant au bas du verso : « Tous les clichés sont conservés. Les personnes qui désireraient d’autres épreuves n’ont qu’à donner le N° du cliché. » (aucun numéro ne figure au verso de notre épreuve). Ce qui expliquerait que la Bibliothèque nationale de France et l’INHA ne possèdent aucune épreuve à ce jour et que ni Van Gelder ni Maxime Préaud n’aient réussi à en localiser une seule.