François BONVIN (1817 - 1887) : Six EAUX-FORTES, dessinées et gravées par François BONVIN, peintre - 1861

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Eau-forte et pointe sèche. Beraldi 2, IFF 6 à 11, 1er état (sur 2 ou 3 selon les planches).

Rarissime série complète de six planches et un frontispice, imprimée par Auguste Delâtre et publiée chez l’auteur. Les planches sont contenues dans leur chemise d’origine portant un titre gravé.

Rarissimes épreuves du tout premier tirage (1861). Dans ce tirage, les planches sont en premier état (sur 2 ou 3), avant modification de la lettre et avant de nouveaux travaux. Les épreuves sont de très belle qualité, aux noirs profonds. Les planches seront plusieurs fois rééditées : une première fois en en 1871 pour la Première Suite de DIX EAUX-FORTES par François BONVIN, peintre éditée cette fois chez Cadart, puis en 1887 et 1888 dans la revue l’Art.

- Titre gravé : Six EAUX-FORTES, dessinées et gravées par François BONVIN, peintre, A Paris, Chez l’Auteur, rue Saint-Jacques, N°236. 1861. Imprimé par Aug. Delâtre, même rue n°265. F. Bonvin sc. Eau-forte, 265 x 190 mm. Imprimé sur papier vélin bleu replié en chemise (dimensions de la chemise dépliée : 460 x 660 mm).

- Frontispice, Instruments de l’Eau-forte. Eau-forte, 225 x 148 mm. Impression du 1er état (sur 3), avec le titre gravé Première Suite d’Eaux-Fortes, gravées par le Peintre François Bonvin, Paris, 1861 et la mention en pied Imp. Par Delâtre. Au 2e état, le titre est supprimé et la signature F. Bonvin 1871 London est ajoutée. Au 3e état, la lettre est totalement effacée. Superbe épreuve imprimée avec teinte de fond sur papier vergé filigrané HUDELIST. Toutes marges (feuille : 445 x 305 mm).

- Fileuse bretonne. Eau-forte, 276 x 217 mm. Impression du 1er état (sur 3) avec le mot Guingamp sous la signature du graveur et avant de nouveaux travaux. Dans les états suivants, de nouvelles hachures sont ajoutées, notamment pour recouvrir l’adresse d’Auguste Delâtre, puis la hauteur est réduite de 8 mm et une lettre est ajoutée. Superbe épreuve imprimée sur papier vergé. Toutes marges.

- Enfant mangeant sa soupe. Eau-forte, 224 x 147 mm. Impression du 1er état (sur 2), avant que la signature de l’imprimeur soit effacée. Superbe épreuve imprimée avec teinte de fond sur papier vergé. Toutes marges.

- Le Graveur. Eau-forte et pointe sèche, 215 x 163 mm. Impression du 1er état (sur 2), avant les nouvelles hachures surchargeant l’adresse de Delâtre. Superbe épreuve imprimée sur papier vergé. Toutes marges.

- La Rue du Champ de l’Alouette (Misérables). Eau-forte, 138 x 185 mm. Impression du 1er état (sur 2) avant que la signature de Delâtre soit effacée, et avant le chiffre 5. Superbe épreuve imprimée avec teinte de fond sur papier vergé. Toutes marges.

- Joueur de Guitare. Eau-forte, 279 x 214 mm. Impression du 1er état (sur 2), avec l’inscription Paris, Imp. Superbe épreuve imprimée avec teinte de fond sur papier vergé. Toutes marges.

Toutes les épreuves sont d’une remarquable qualité d’impression. Les noirs sont très profonds et la pointe sèche, lorsqu’elle a été employée, est très nette, tandis qu’elle disparait des tirages ultérieurs. C’est le cas notamment sur la planche Le Graveur où les traits de pointe sèche sur l’écran du graveur et sur la lampe disparaissent rapidement.

L’ensemble est en très bon état général. Quelques petits plis sur le bord de la chemise et deux petites déchirures au pli. Rares petits défauts aux bords des planches.

Connu pour ses peintures représentant la vie quotidienne de gens modestes, des paysages et des natures mortes, François Bonvin a très peu gravé. Jean Laran et Jean Adhémar ne comptent en effet que 24 planches dans son œuvre gravé (IFF après 1800, p. 135-136).

La galerie Berès a consacré une exposition à cet artiste en 1998. Dans le catalogue de l’exposition, les auteurs précisent  la datation de la suite de Six Eaux-fortes : « Une lettre à Champfleury du 22 octobre 1861, l’invitant à dîner, évoque Bonvin en train de surveiller le tirage de ses eaux-fortes dans l’atelier de Delâtre, ce qui date précisément la parution du recueil de la fin de l’année. »  (François Bonvin, p. 104)

En 1861, l’eau-forte connaît déjà un renouveau en France, mais la Société des Aquafortistes n’est pas encore fondée : c’est en 1862 qu’Alfred Cadart, imprimeur et éditeur parisien, fonde la célèbre société qui réunira de nombreux artistes ayant un goût commun pour l’eau-forte et un même but : relancer l’intérêt du public pour cette technique détrônée depuis le début du siècle par la lithographie et la gravure sur bois.

Le recueil rencontra un certain succès.  « Baudelaire, qui appréciait et connaissait bien Bonvin, parla favorablement du recueil dans la Revue anecdotique d’avril 1862, puis dans Le Boulevard du 14 septembre 1862 : « M. Bonvin, il y a peu de temps, mettait en vente chez M. Cadart (l’éditeur des œuvres de Bracquemond, de Flameng, de Chifflart), un cahier d’eaux-fortes, laborieuses, fermes et minutieuses comme sa peinture. » Les planches du Graveur et des Instruments de l’Eau-forte sont encore souvent reproduites dans les ouvrages spécialisés.