Rodolphe BRESDIN : L’Adoration des Mages

Rodolphe BRESDIN : L’Adoration des Mages Feuille

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Prix : 4500 €

Eau-forte, 43 x 81 mm.  Van Gelder 3.

Dirk van Gelder ne cite que cette épreuve, qu’il décrit à partir d’une photographie conservée à l’Art Institute of Chicago.

Seule épreuve connue de cette estampe.

Impression sur papier vélin épais. Une petite épidermure dans l’angle inférieur droit de la gravure. Angles supérieurs tronqués, comme parfois pour les épreuves des premières estampes de Bresdin. Montée par le bord gauche sur une feuille de papier vélin portant dans l’angle inférieur droit le cachet imprimé en bordeaux de Pierre Alexandre Regnault (Lugt 2069a) ainsi que des annotations de sa main, à la mine de plomb : adoration des Mages Rod. Bresdin et Acheté de Paul Bresdin Nice  6/5 – 29 et signé P A R.

Provenance : Paul Bresdin, fils de Rodolphe. Vendu par lui en mai 1929 parmi un important ensemble de gravures et de dessins de Rodolphe Bresdin à Pierre Alexandre Regnault (1868-1954), industriel hollandais. Regnault vivait à Laren, aux Pays-Bas, de même qu’un autre amateur de Bresdin, Nicolaas Sax. Une partie de sa collection de tableaux, de dessins et d’estampes modernes fut vendue chez Paul Brandt à Amsterdam, les 15-17 novembre 1949. Dirk van Gelder précise que L’Adoration des Mages fut achetée à cette vente par M. van der Linden. Des estampes et dessins de Bresdin provenant de la collection de Pierre Alexandre Regnault se trouvent aujourd’hui dans des collections publiques, notamment au Gemeentemuseum Den Haag (La Haye), à l’Art Institute of Chicago ou au Fogg Museum (Harvard Art Museums, Cambridge).

Rodolphe Bresdin n’a que seize ans lorsqu’il commence à graver en 1838. L’Adoration des Mages fait partie de ses premières œuvres dont la plupart ne portent ni date ni signature et sont de petit ou très petit format (certaines mesurent seulement 40 x 40 mm). Ces premières estampes ne sont souvent connues qu’à un ou deux exemplaires. Leur technique est encore imparfaite et leur inspiration variée. Dirk van Gelder voit dans L’Adoration des Mages une influence italienne et une écriture inhabituelle chez Bresdin. Les hachures nerveuses et l’aspect confus de la composition sont néanmoins assez caractéristiques des débuts du jeune graveur.

Le thème religieux est central dans l’œuvre de Bresdin. Maxime Préaud observe qu’ « environ un cinquième de l’œuvre gravé et lithographié de Bresdin, sans parler de nombreux dessins, est consacré à des sujets religieux ». Il souligne que « sur cette trentaine de pièces, dix-sept sont dévolues à des représentations de la Sainte Famille, sous des formes diverses (Adoration des bergers ou des Mages, Fuite en Égypte, etc.). » Et il note que la Sainte Famille fait déjà partie des sujets traités par le jeune adolescent quand il quitte sa famille : « sans tomber dans le psychologisme, on peut penser que, enfant livré à lui-même, il avait un désir de famille. Quand il aura fondé la sienne, il s’en souciera beaucoup, et ce sera surtout pour sa femme, ses filles et ses fils qu’il sollicitera les ressources de ses amis. » (Préaud, p. 83-84).

Références : Dirk Van Gelder : Rodolphe Bresdin, Monographie en trois parties et Catalogue raisonné de l’œuvre gravé, 1976 ; Maxime Préaud : Rodolphe Bresdin, 1822-1885 : Robinson graveur, 2000.