Pieter BRUEGEL L'ANCIEN (d'après) : Gula [La Gourmandise] - 1558
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Burin, 224 x 295 mm, gravé par Pieter van der Heyden (c. 1530 - c. 1572) d'après le dessin préparatoire de Pieter Bruegel l'Ancien. Édité par Hieronymus Cock. Lebeer 22 ; Orenstein 45 ; New Hollstein (Bruegel) 25. État unique.
Belle épreuve contrastée, certains traits de mise en place de la lettre encore visibles, imprimée sur papier vergé filigrané (P gothique). Très bon état général. Une petite déchirure restaurée dans le sujet. Un pli de tirage en tête au milieu. Bonnes marges de 15 à 19 mm sur tous les côtés (feuille : 255 x 330 mm).
Planche de la Série des Sept Péchés capitaux (1556-1558), gravée d’après le dessin préparatoire à l’encre de Pieter Bruegel daté de 1557, aujourd’hui conservé dans la collection Frits Lugt (Fondation Custodia, inv. 466).
Dans la marge inférieure : EBRIETAS EST VITANDA, INGLVVIESQUE CIBORUM : « Il faut se garder de l’ivrognerie et de la gloutonnerie ». Et : Schout dronckenschap / en gulsichlijck eten Want ouerdaet doet godt en hem seluen vergheten : « Gardez-vous de l’ivrognerie et de la gloutonnerie, Car l’excès fait oublier Dieu et s’oublier soi-même ».
La liste de sept péchés « capitaux » (c’est-à-dire les premiers dont tous les autres découlent) est établie depuis le Moyen Âge : Superbia, Avaritia, Desidia, Gula, Luxuria, Invidia et Ira. Cette liste canonique est respectée par Bruegel dans la série de dessins préparatoires aux sept planches gravées par Pieter van der Heyden et éditées par Hieronymus Cock. Chaque péché est figuré sous les traits d’une figure féminine qui s’adonne à sa passion, accompagnée d’un animal associé traditionnellement au péché qu’elle incarne (le cochon dans le cas de Gula). Les gravures sont saturées de scènes grotesques ou terrifiantes, dans lesquelles Bruegel donne libre cours à son imagination. Si la série des Sept Péchés capitaux est « indéniablement marquée par le langage pictural pratiqué un demi-siècle plus tôt par Jérôme Bosch » (M. Sellink, p. 92), elle est aussi, « avec les Sept Vertus, le sommet de l’œuvre gravé de Bruegel. » (J. van Grieken, G. Luijten, J. van der Stock (dir.), p. 216).
Références : Manfred Sellink, Bruegel : L’œuvre complet : Peintures, dessins, gravures, 2007, p. 92 à 107 ; J. van Grieken, G. Luijten, J. van der Stock (dir.), Hieronymus Cock : La gravure à la Renaissance, Bruxelles, 2013, p. 216-225.