Félix BUHOT : Ex-libris : papillon et libellule - 1877
VENDU
Eau-forte et aquatinte, 110 x 138 mm. Bourcard/Goodfriend 20, 2e état/3.
Impression du 2e état (sur 3) avant biffure de la plaque. Superbe et exceptionnelle épreuve imprimée en noir sur papier d’emballage chinois teinté jaune canari de la firme Yuishing de Canton, couvert d’idéogrammes et d’ornements floraux imprimés en rouge et d’un semis de paillettes dorées.
Deux très petits manques dans les angles inférieurs, sinon parfaits état et fraicheur. Toutes marges (feuille : 200 x 265 mm).
Provenance : Eugène Daurand Forgues (1857-1933), sa marque de collection imprimée en rouge en pied (Lugt 743a).
Phillip Dennis Cate rappelle l’importance du choix du papier dans la pratique artistique de Buhot : “Pour ce qui est du choix du papier, il était, en vérité, un perfectionniste : « Je me suis toujours servi, autant que possible, pour mes épreuves d'artiste, de papiers anciens, cherchant les variétés de pâtes et de nuances. Mais ce que j'ai cherché toujours et avant tout, c'est l'affinité intime du papier comme grain, rugueux ou tendre, comme ton, comme caractère, avec le caractère de la planche à imprimer. » [cité par Octave Uzanne, "Un Illustrateur aquafortiste, Félix Buhot," Le Livre, 1888), p. 82] En effet, une gravure n'était pas achevée avant d’être accordée au papier et à l'encre appropriés, et, comme cela se produisait souvent, l'essence d'une gravure pouvait être entièrement transformée en changeant d’encres et de papier. C'est dans la série Japonisme que l'intérêt de Buhot pour le papier, la texture et les encres et l'esthétique du surimono japonais se rencontrent pour la première fois. »
Le papier d’emballage utilisé ici par Buhot représente la quintessence de cette recherche esthétique. Une série complète de Japonisme imprimée sur ce papier est conservée à la New York Public Library (collection Samuel Putman Avery). (voir en particulier l’épreuve de l’Ex-libris). « Ce dernier papier semble être le papier d'emballage d'une firme chinoise, Yuishing, de Canton. Le nom de l'entreprise est transcris sur le papier à la fois en caractères anglais et chinois, créant une nouvelle qualité décorative certainement séduisante pour Buhot. » (Phillip Dennis Cate, « Felix Buhot & japonisme », in The Print Collector’s Newsletter, vol. 6, n°3, 1975, p. 66, traduit par nous).