Johannes et Lucas van DOETECUM d’après Hieronymus BOSCH : La Tentation de Saint Antoine - 1561

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Prix : 34 000 €

Eau-forte et burin, 430 x 332 mm. New Hollstein (Joannes and Lucas van Doetecum) 216, Riggs 9.

Belle épreuve imprimée sur papier vergé, anciennement rehaussée en couleurs à la gouache et entoilée.

Deux petits manques comblé, sans reprise à l’encre, l’un dans l’angle inférieur gauche, l’autre sur le bord droit vers le bas, et un infime manque comblé sous la grenouille ; quelques petits frottements de surface et petits plis ; pli vertical habituel.

Très rare.

On connaît plusieurs estampes des frères van Doetecum rehaussées de coloris d’époque, dont une épreuve exceptionnelle d’une procession gravée en trente-trois planches raboutées, ainsi qu’une épreuve du Christ et des Disciples sur le chemin d’Emmaus, gravée d’après Bruegel (Painted prints: the revelation of color in Northern Renaissance & Baroque engravings, etchings & woodcuts, p. 42 et p. 159 à 161)

Susan Dackerman note en particulier à propos des estampes gravées d’après Bruegel : « En 1558, l'éditeur et marchand de livres anversois Christopher Plantin envoya au libraire parisien Martin Le Jeune plusieurs impressions peintes d'estampes d'après Bruegel pour qu'il les distribue en France.

Ces estampes faisaient partie d'un lot publié par Hieronymus Cock, l'éditeur du dessin de Bruegel. Timothy Riggs suppose que Plantin, qui engageait fréquemment des coloristes pour peindre les illustrations des livres qu'il publiait, a commandé la mise en couleur de ces estampes. » (Painted prints, p. 160-161, traduit par nous). Notre épreuve de La Tentation de Saint Antoine, contemporaine de ces estampes gravées d’après Bruegel, pourrait avoir été coloriée dans les mêmes circonstances.

Traditionnellement décrite comme une Tentation de Saint Antoine, l’estampe pourrait aussi représenter la tentation de Saint Christophe. « Le saint géant - qui est en effet figuré plus grand que les autres personnages - est nonchalamment allongé sous un abri en plaques de gazon, son bâton appuyé sur une des branches soutenant le toit. L’ermite dont il est question dans les légendes de Saint Christophe est bel et bien représenté à gauche, engagé dans un combat contre de multiples assaillants. Ce personnage n’intervient généralement pas dans les récits touchant saint Antoine, qui était lui-même ermite. » (Matthijs Ilsink, in Hieronymus Cock, La Gravure à la Renaissance, p. 252).

Dans la succession de Volcxken Diericx, veuve de Hieronymus Cock, le cuivre serait décrit comme « une plaque en cuivre de Saint Christophe par Hieronymus Bosch » [Een coperen plaete van Sinte-Christoffel van Jheronimus Bos]. Les auteurs des volumes du New Hollstein renvoient cependant à un autre cuivre : « Een coperen plaete van Sint-Anthuenis Temptatie ».