Giovanni Battista PIRANESI : La Tour ronde - c. 1749/1761
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Eau-forte, burin, gravure au soufre ou crevé de morsure, brunissage, 548 x 416 mm. Robison 30, 4e état (sur 6), 2e édition (sur 6), 3e tirage (sur 4) ; Focillon 26 ; Hind 3.
Planche III des Carceri d’Invenzione [Prisons imaginaires] ou Invenzioni capric. di carceri [Inventions fantastiques de prisons].
Impression du 4e état (sur 6 selon Robison), avec le chiffre romain et les ajouts du 4e état dont les fines diagonales au-dessus des deux petites ouvertures carrées de la tour ronde, mais avant les ajouts du 5e état dont les horizontales sur les blocs de pierre du mur de droite. Deuxième édition, troisième tirage : seconde moitié des années 1760 ou tout début des années 1770. La seconde édition a été publiée par Piranèse lui-même et comprend quatre tirages successifs au cours desquels Piranèse a ajouté des chiffres romains et de nouveaux travaux aux planches, entre 1761 et sa mort en 1778. Cette seconde édition sera suivie de quatre éditions posthumes.
Très belle épreuve imprimée sur papier vergé fort. Excellent état général et grande fraîcheur de l’impression. Pli horizontal médian dû un ancien montage en album, très peu visible au recto. Deux petits plis de tirage sur les bords droit et gauche de la feuille et un ancien chiffre 3 à la plume et à l’encre dans l’angle supérieur droit de la feuille. Amincissure le long du pli central au verso. Toutes marges (feuille : 745 x 528 mm).
Piranèse a entièrement retravaillé sa planche entre le premier et le deuxième état. Il a notamment ajouté un second pont derrière et sous le pont déjà tracé dans le premier état, ainsi qu’une sorte de cage au premier plan à gauche. Les ombres sont entièrement retravaillées et accentuées. Ces modifications renforcent la tridimensionnalité de la planche.
Andrew Robison remarque que « les formes générales et l'agencement de la composition rappellent fortement le Tempio antico de la Prima parte [di Architetture e Prospettive] » (Robison, p. 148, traduit par nous). On y retrouve en effet un élément architectural circulaire (une colonnade dans le cas du Tempio antico), inclus dans une architecture plus vaste et cerné par un escalier où s’affairent de minuscules figures.
Référence : Andrew Robison : Piranesi. Early Architectural Fantasies, A catalogue Raisonné of the Etchings, 1986