Philippe GALLE (attribué à) : Hyacum et lues venera [La Découverte du gaïac comme remède contre la syphilis] d’après Johannes STRADANUS - c. 1588

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Burin, 200 x 270 mm. New Hollstein (Johannes Stradanus) 328, 1er état/3.

Planche n°6 de la série des Nova Reperta.

Impression du 1er état (sur 3) avant suppression de l’adresse de Philippe Galle. On connait quatre éditions successives de la série des Nova Reperta. La première est publiée par Philippe Galle (1537 - 1612) à Anvers vers 1591. Les planches furent ensuite rééditées par Karel de Mallery après 1612, puis par le fils de Philippe Galle, Theodoor avant 1636, et enfin par le fils de Theodoor, Johannes Galle avant 1677. 

Très belle épreuve imprimée sur papier vergé filigrané (P gothique surmonté d’une fleur et autre filigrane indéchiffrable). Très bon état général de conservation. Petites marges (feuille : 216 x 285 mm).

L’invention représentée dans cette planche est l’utilisation du bois de gaïac comme remède contre la syphilis. L’estampe représente une pièce divisée en deux parties par une cloison : à droite, un domestique taille des copeaux de gaïac, à gauche un malade alité en boit une décoction en présence d’un médecin. Un tableau accroché sur la cloison représente une scène de maison close rappelant la manière dont se transmet le plus souvent la syphilis.

« Cette célèbre gravure représentant le gaïac comme remède contre la syphilis illustre d'innombrables textes savants sur cette maladie au début de l'Europe des temps modernes. [...] Les chercheurs ont rapproché à juste titre cette gravure du célèbre poème de Girolamo Fracastoro, Syphilis morbus gallicus (1530) - une source que Stradanus a utilisée pour dessiner la planche Columbus dans la série Americae retectio. » (Renaissance invention, p. 101-102) La gravure renvoie cependant également à de nombreux autres documents, images ou textes sur la syphilis, comme l’indiquent Alessandra Foscati et Lia Markey : Johannes Stradanus « s'est clairement inspiré de l'iconographie des frontispices des textes médicaux, de la culture visuelle des hôpitaux, des images imprimées populaires éducatives et des journaux. […] Ce qui rend l'image de Stradanus si différente à la fois des autres images de la maladie et de ses autres images américaines, c'est l'absence totale d'allégorie. Stradanus présente au contraire une vision incroyablement détaillée de la manière de préparer et d'administrer le médicament dans un contexte de classe moyenne. [...] De cette façon, l'estampe fonctionne comme un mode d'emploi visuel du remède, qui traduit en images les nombreux textes décrivant l'utilisation du gaïac et semble fournir un compte rendu de première main du traitement. » (Renaissance invention, p. 106-109)

Le dessin original de Johannes Stradanus est conservé aujourd’hui au Herzog Anton Ulrich-Museum Braunschweig.

Référence : Alessandra Foscati et Lia Markey : « A New World Disease and Therapy - Stradanus’s Guaiacum Engraving » in Renaissance Invention : Stradanus's Nova Reperta, p. 101-114, 2020.