Nicolas BÉATRIZET : Soldats romains combattant les Daces - 1553

 Nicolas BÉATRIZET : Soldats romains combattant les Daces - Verso - Sarah Sauvin

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Prix : 1200 €

Burin, 300 x 460 mm. Bartsch 94, Robert-Dumesnil 97 2e état/2, Bianchi 102.

Robert-Dumesnil décrit un premier état dans lequel le foudre sur le bouclier hexagonal serait seulement au trait et son fond blanc. Silvia Bianchi mentionne cette description. Bartsch ne décrit qu’un seul état.

Belle épreuve imprimée sur papier vergé. Très bon état de conservation. Petites marges sur les bords droit et gauche (feuille : 300 x 475 mm).

Soldats romains combattant les Daces reproduit un fragment d’une frise ornant l’un des petits côtés de l’attique de l’Arc de Constantin, à Rome. Cette frise est un remploi d’un monument de Trajan. La légende gravée en pied expose le sujet : Tabula marmorea, pugnae Dacicae : ex diruto Traiani, ut putatur, arcu ; in Constantini cognomento Magni ; qua spectat Auentinum ; ornatus caussa ; Romae, translata. / Antonij Lafrerij Sequani formis Romae 1553 : Plaque de marbre [représentant] la bataille de Dacie : supposée provenir de l’arc détruit de Trajan ; au nom de Constantin le Grand ; [du côté] qui regarde vers l’Aventin ; en raison de sa beauté ; transportée à Rome. / Sur les presses d’Antoine Lafreri de Sequanie, à Rome 1553 (traduit par nous).

De 1547 à 1560, Nicolas Béatrizet grave des estampes à Rome pour l’imprimeur et marchand Antonio Lafreri (c. 1512-1577). L’étude de l’Antiquité est alors en plein essor et l’estampe permet de reproduire et de diffuser en nombre l’image de ses vestiges. La compétition est alors rude entre les différents éditeurs romains qui font souvent graver les mêmes sujets, parfois par les mêmes graveurs. La représentation des reliefs exige cependant une grande maîtrise de la gravure et oblige l’artiste à effectuer des choix. Michael Bury a précisément consacré un article à l’étude des choix variés opérés par Béatrizet dans ses différentes gravures, en expliquant ce qui les différencie des choix opérés par d’autres graveurs contemporains. À propos de Soldats romains combattant les Daces, il observe que Béatrizet reste plus proche de la sculpture originale que Marcantonio Raimondi ou Marco Dente qui en ont également gravé des fragments. Contrairement à eux, il n’ajoute pas d’éléments supplémentaires à la composition, excepté pour restaurer une main ou une arme manquante. Il préserve aussi l’effet de la pierre en laissant blanc les yeux des soldats. Par contre, il étire un peu le fond vers le haut de l’estampe et élimine certains détails du bas-relief, comme les bannières à droite, pour une meilleure lisibilité de la scène. Le résultat est un heureux compromis entre le souci esthétique et la vocation documentaire de l’œuvre.

Références : Michael Bury : « Beatrizet and the “Reproduction” of Antique Relief Sculpture », in Print Quarterly, June 1996, vol XIII, n°2, p. 111-126 ; Silvia Bianchi : « Catalogo dell’opera incisa di Nicola Beatrizet » in Grafica d’Arte, 2003-2004, n°54 à 57.