Niccolò VICENTINO : Saint Pierre et Saint Jean, d’après Le Parmesan - Années 1540

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Niccolò VICENTINO : Saint Pierre et Saint Jean, d’après Parmigianino - Verso - Sarah Sauvin

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Gravure sur bois en clair-obscur imprimée à partir de trois planches, 156 x 108 mm. Bartsch 26 (attribué à Ugo da Carpi), 1er état/2 ; Naoko Takahatake p. 258, note 9.

Impression du 1er état (sur 2) avant l’ajout du monogramme d’Andrea Andreani en haut à gauche dans la planche des ombres.

Très belle épreuve imprimée en brun clair, brun foncé et noir sur papier vergé filigrané (fragment de cercle sur le bord droit de la feuille ; de nombreux filigranes italiens du 16e siècle sont délimités par un cercle simple de ce type). Excellent état de conservation. Un infime trou d’épingle au niveau du bras droit de Saint Pierre. Petites marges tout autour du trait carré (feuille : 167 x 120 mm).

Saint Pierre et Saint Jean, longtemps attribué à Ugo da Carpi, a été récemment réattribué à Niccolò Vicentino par Naoko Takahatake. Elle a analysé pour cela le rôle des différents blocs de bois dans l’élaboration de la composition. Considérant un groupe de neuf clairs-obscurs qu’elle réattribue à Vicentino, parmi lesquels Saint Pierre et Saint Jean et La Pêche miraculeuse, Naoko Takahatake écrit : « La Pêche miraculeuse, cependant, appartient à un groupe de clairs-obscurs non signés, gravés principalement d’après des compositions de Raphaël et des dessins du Parmesan, qui ont été traditionnellement attribués  à Ugo da Carpi. Or, tous utilisent la technique des trois matrices de bois d’une manière qui a très peu de rapport avec les gravures signées de Ugo da Carpi et qui est au contraire très proche de celle employée par Vicentino. Dans ces estampes, les principales lignes de la composition sont situées sur le bois de teinte intermédiaire, alors que dans aucun des clair-obscur signés par Ugo da Carpi un bois ne porte à lui seul une si grande partie de la composition. » (Print Quarterly, p. 258, traduit par nous).

La palette des couleurs employées par Niccolò Vicentino pour ses tirages est assez large. Une épreuve en brun très clair, brun clair et gris est conservée au Rijksmuseum d’Amsterdam.  Une épreuve en noir, gris et olive a été vendue par Christie’s le 15 juillet 2020. Une épreuve dans des tons très proches de la nôtre est conservée au British Museum. D’une manière générale, Linda Stiber Morenus constate que « la palette de Vicentino tend à être très contrastée, incluant des bruns, gris, verts olive, verts vibrants, jaune moutarde, ocres, rouges, sienne et saumon. En général, les pigments sont broyés si grossièrement que les couches d’encre sont granuleuses et que les particules peuvent être distinguées à  l’œil nu. » (Printing Colour,  p. 130, traduit par nous). Cet effet granuleux se voit dans notre épreuve, principalement dans la planche de brun la plus claire.

Le dessin original du Parmesan est conservé au Musée du Louvre à Paris (inv. n° 6396 ; fiche détaillée). Ses dimensions sont très proches de celle de la gravure puisqu’il mesure 152 x 90 mm.

Les bois furent réimprimés par Andrea Andreani qui ajouta son monogramme dans la partie supérieure gauche, ce qui constitue le second état de la gravure, dont une épreuve est conservée au British Museum.

Références : Ad Stijnman et Elizabeth Savage : Printing Colour 1400-1700: History, Techniques, Functions and Receptions, 2015 ; NaokoTakahatake : « Niccolò Vicentino’s “Miraculous Draught of Fishes” » in Print Quarterly, 2011, vol. 28, nᵒ 3, p. 256‑60 ; Naoko Takahatake et Jonathan Bober (dir.) : The chiaroscuro woodcut in Renaissance Italy. 2018.