Jacques CALLOT : La Foire de l’Impruneta, 2e planche - 1622

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Prix : 9000 €

Eau-forte, 418 x 670 mm. Meaume 625, Lieure 478, 1er état/2.

Impression du 1er état (sur 2) avant l’ajout de l’adresse d’Israël Silvestre dans l’angle inférieur gauche de la tablette.

Belle épreuve, les montagnes les plus lointaines commencent à s’user mais sont encore visibles. Le sujet est imprimé sur deux feuilles raboutées de papier vergé filigrané (lion étoilé, proche de Lieure 38, filigrane caractéristique selon Jules Lieure des épreuves du premier état, avec une contremarque (illisible) dans un cartouche). Épreuve rognée sur ou à 1 mm à l’extérieur de la cuvette. Très bon état général. Très léger jaunissement de la feuille, petites amincissures dans les angles au verso, une petite épidermure circulaire (4 mm de diamètre) dans le bas du sujet.

En octobre 1619, Jacques Callot assista à la foire et aux cérémonies de la fête de Saint Luc qui attiraient chaque année de très nombreux Toscans dans le village d’Impruneta, près de Florence. Il prit sur le vif de nombreux croquis (conservés aujourd’hui au Musée des Offices de Florence) : « Avec ces croquis, écrit Jules Lieure, Callot composa un chef-d’œuvre : c’est un assemblage de détails prodigieux constituant un ensemble prodigieux lui-même. ». Cette planche parut en 1620 à Florence. Elle rencontra un tel succès que Callot la grava une seconde fois en 1622, après son retour à Nancy.

La Foire de l’Impruneta est à la fois un chef-d’œuvre de la gravure et une source importante pour la connaissance de la société toscane au XVIIe siècle. Gottfried Kinkel, cité par Jules Lieure, a tenté de la décrire ainsi :

« Au premier plan on voit des tentes de marchands forains et des hôtelleries en plein air, des étalages où l’on vend de la vaisselle, des gobelets et toutes sortes d’ustensiles en terre, un marchand liquoriste et un charlatan qui débite son boniment à un public nombreux. Plus loin vers le fond, il y a des spectateurs formant cercle autour d’une danse, un arracheur de dents, un crieur public à cheval avec une trompette, un ânier conduisant son troupeau d’ânes, un marché aux bestiaux et toutes sortes d’hommes et de bêtes… Enfin, tout à fait à l’arrière-plan, on voit l’église de l’Impruneta devant laquelle se déroule une procession avec la croix et le dais. Tout se passe paisiblement, tout est empreint de la libre gaîté italienne ; seuls les filous s’en tirent mal. En voilà un qui a employé des poids faux ; sa balance lui a été attachée sur le dos, aux jambes et aux mains et avec une corde on le hisse en l’air par les bras. Voilà un autre fripon qui est mis au pilori, raillé par les assistants. Personne, sans doute, ne s’est donné la peine de compter les hommes et les bêtes figurant sur cette estampe ; il y en aurait bien un millier ! »