Félix BRACQUEMOND : Portrait d’Edmond de Goncourt, 6e état - 1881

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Eau-forte et outils, 512 x 340 mm. Beraldi 54, 6e état/9.

Impression du 6e état (sur 9), les lettres sur le portefeuille renforcées - en particulier la dernière lettre du nom de Goncourt - ainsi que certaines ombres, mais avant quelques retouches de détail notamment au niveau de la fumée de cigarette.

Superbe épreuve imprimée sur papier vergé japon, annotée au crayon par Bracquemond en bas à gauche 6em. Grandes marges (feuille : 545 x 360 mm). Très bon état général. Légères rousseurs dans la marge inférieure et légère trace d’oxydation au verso.

Très rare épreuve. Le 1er état a été tiré « à environ 20 épreuves » (Beraldi), les états suivants jusqu’au 7e à six épreuves, le 8e « à vingt-cinq épreuves sur parchemin et cent cinquante épreuves sur papier du japon. » Le 9e état correspond à un tirage avec la lettre effectué tardivement, en 1912, et donc non décrit par Beraldi en 1885. L’annotation 6em, sans le e final, à la mine de plomb est de la main de Bracquemond.

Spécialiste de l’œuvre de Félix Bracquemond, Jean-Paul Bouillon a consacré une étude au Portrait d’Edmond de Goncourt à l’occasion de l’exposition « Le Portrait gravé de Goncourt par Bracquemond : une exceptionnelle conjonction d’art », au musée de Gravelines en 2004-2005. Cette exposition présentait sept états progressifs acquis par le musée de Gravelines en 1999. Dans le catalogue de l’exposition, Bracquemond/Goncourt, Jean-Paul Bouillon rappelle « la signification et l’importance de la notion d’état » pour Bracquemond. Outil de travail, il est selon Bracquemond « indispensable pour démontrer au graveur la relation et les rapports entre toutes les valeurs de sa gravure », c’est-à-dire, comme le précise Jean-Paul Bouillon, toute la gamme des noirs et des blancs sur l’échelle des luminosités. En même temps, il révèle à l’amateur la « valeur d’art » de l’estampe. Ainsi, pour Bracquemond « l’affection pour les « états » est, chez un amateur, le signe de l’affinité, le point de contact entre son esprit et celui du graveur dans son travail. […] L’amateur est plus artiste en discernant la valeur d’art d’un « état », que le professionnel qui termine sa gravure sans l’avoir en quelque sorte commencée. » (Félix Bracquemond cité par Jean-Paul Bouillon, p. 44).

On connaît quelques très rares « suites » de sept ou huit états de cette gravure, constituées par Bracquemond lui-même. Il a, selon les cas, numéroté et signé ou simplement numéroté les planches. Outre la suite conservée à Gravelines, Jean-Paul Bouillon cite celle du British Museum, une autre à la New York Library, une enfin à la Bibliothèque nationale de France. (Jean-Paul Bouillon, p. 52, annexe 1).

Références : Jean-Paul Bouillon : Bracquemond/Goncourt, Paris, 2004.

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