Giovanni Battista PIRANESI : Perspective d’arches au chaudron fumant - 1749
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Eau-forte, burin, gravure au soufre ou crevé de morsure, brunissage. 540 x 400 mm Robison 32, 1er état/7, 1re édition/6 ; Focillon 29 ; Hind 6.
Planche VI des Carceri d’Invenzione [Prisons imaginaires] ou Invenzioni capric. di carceri [Inventions fantastiques de prisons].
Épreuve du 1er état (sur 7 selon Robison), le premier plan vide à l’exception de quelques personnages, avant l’ajout d’ombres et de nombreux objets dont cinq bornes de pierre et avant la signature. Première édition (1749-1760).
Très belle épreuve imprimée sur papier vergé filigrané : Fleur de Lys dans un cercle (difficilement visible, probablement Robison 5, c. 1748-1760). Bon état général. Légères salissures et quelques petites déchirures marginales restaurées. Deux petites rousseurs dans le sujet. Bonnes marges (feuille : 643 x 522 mm).
Comme l’observe Andrew Robison dans la préface de son catalogue raisonné, Piranèse était soucieux de retravailler périodiquement ses plaques. C’est le cas du Chaudron fumant dont il retravaillera la planche pour la seconde édition des Carceri en 1761. Or, cette estampe était déjà elle-même une reprise : la source de sa composition, dit Robison, est une planche de la toute première série gravée par Piranèse : Prima Parte di Architetture, e Prospettive, publiée en 1743. La 3e gravure de cette série, intitulée Carcere oscura, est une composition très proche du Chaudron fumant, dont certains détails sont repris presque sans changement, telles les deux grandes cordes pendant à gauche d’une poulie ou la lanterne accrochée à droite sous l’arche voutée. Andrew Robison note cependant des différences significatives entre les deux planches : « A côté des modifications de nombreux détails, le changement le plus intéressant dans la composition du Chaudron fumant est l’ajout de nouvelles volées d’escaliers disparaissant dans l’espace lointain […]. Bien entendu, […] le style du dessin dans le Chaudron fumant est radicalement différent de celui de la Carcere Oscura, mais Piranèse a également créé une certaine ambiguïté spatiale en ajoutant cette fumée particulière qui masque un point d’assemblage dans l’architecture, technique qu’il a développée dans les Grotteschi. » (Early Architectural Fantasies, A catalogue Raisonné of the Etchings, 1986, p. 38).