Jean-Jacques de BOISSIEU : Jean-Jacques de Boissieu. Portrait de l’auteur - 1796.

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Prix : 15 000 €

Eau-forte, 290/291 x 230/233 mm (au trait carré). Boissieu-Perez 102, 1er état/8

Superbe et rarissime épreuve du 1er état (sur 8) à l’eau-forte pure avant les travaux à la pointe sèche sur l’épaule et sur le portrait tenu à la main par Boissieu et avant les travaux à la roulette.

Épreuve imprimée sur papier vergé rognée à l’intérieur de la cuvette ; petites marges (env. 16 mm tout autour du sujet). Feuille : 322 x 266 mm. Quelques légères rousseurs. Légère trace d’oxydation dans les marges du cuivre à l’ouverture d’un ancien passe-partout. Deux légers frottements sur l'épaule. Très bon état.

Au verso, trois marques de collection : É.-L. Galichon (Lugt 1058) F. Kalle (Lugt 1021) et D.B. (Lugt 4278).

Provenance :

- Collection Émile-Louis Galichon (1829 - 1875). La vente de sa collection à Drouot du 23 au 26 février 1864 comportait deux épreuves de l’autoportrait de Boissieu : une à l'eau forte pure, l'autre avant remplacement du portrait par un paysage. L’épreuve à l’eau-forte pure était décrite sous le numéro 57 : « Portrait de J-J. de Boissieu, tenant un dessin où est le portrait de sa femme (R.1). Superbe épreuve d’eau-forte pure. Extrêmement rare. » Le nom de l’acheteur : Amsler, est écrit au crayon dans la marge du catalogue annoté conservé par la Bibliothèque nationale de France : il s’agit de la maison Amsler & Ruthardt, marchands et éditeurs d’estampes à Berlin.

- Collection F. Kalle (1804 - 1875). Sa collection fut vendue à Francfort en novembre 1875 (Lugt 1021). Le catalogue mentionne sous le numéro 172 un « Portrait du maître (Rigal 1). Epreuve extrêmement rare à l’eau-forte pure ».

- Les initiales D.B. à l’encre violet pâle (L. 4278) n’ont pas été identifiées par Lugt. Elles figurent également au verso d’une gravure de Jean-Jacques de Boissieu, le Passage du Garigliano (Galerie Paul Prouté, Catalogue N° 100, Paris 1992, n° 291).

Si les épreuves du 4e état de ce Portrait de l’auteur sont rares, celles du 1er état sont quasiment introuvables. Nous ne connaissons que les deux autres épreuves mentionnées par Marie-Félicie Perez : la première appartient à la collection Edmond de Rothschild conservée au Louvre, la seconde à l’une des branches de la famille de Boissieu (reproduite au catalogue p. 227). Alphonse de Boissieu, petit-fils de Jean-Jacques et auteur anonyme du catalogue de l’oeuvre gravé de l’artiste publié en 1878, soulignait dans sa préface la grande rareté et la qualité particulière des épreuves à l’eau-forte pure : « Souvent, après l’opération de l’eau-forte, et pour en juger l’effet, M. de Boissieu faisait tirer quelques épreuves connues sous le nom d’eaux-fortes pures. Elles sont peu nombreuses et très-recherchées à cause de leur rareté et surtout parce que l’habileté du maître, l’exactitude et la pureté de son dessin, la sûreté de la pointe s’y montrent sans artifice, parce qu’enfin la planche, dans toute la vivacité des morsures de l’eau-forte, donne la profondeur aux noirs de ses empreintes, l’éclat à ses lumières et la chaleur à son coloris. » (Alphonse de Boissieu, Avant-propos du Catalogue raisonné des estampes de J.-J. de Boissieu, 1878, dans M.-F. Perez, L’oeuvre gravé de Jean-Jacques de Boissieu, Genève, 1994, p. 18)

Notre épreuve ne présente pas encore les travaux à la pointe sèche ou à la roulette qu’on peut voir dans les états suivants sur le fond, sur l’épaule du modèle et sur le dessin qu’il tient à la main (voir ci-contre). Le catalogue signale que dans ce premier état « les morsures des étaux sont apparentes sur les marges de cuivre, à l’angle gauche du haut et à l’angle droit du bas ». (Boissieu-Perez, 1994, n°102, p. 227). Les marges de notre épreuve étant étroites, ces morsures ne sont donc pas visibles.

Jusqu’au 4e état, J.-J. de Boissieu présente un portrait de son épouse. Au 5e état, le portrait est remplacé par un paysage avec des vaches. On a imaginé que son épouse était décédée. Or, elle n’est morte qu’en 1834, vingt-quatre ans après lui (Boissieu-Perez, 1994, p. 227)

Références : Marie-Félicie Perez : L’oeuvre gravé de Jean-Jacques de Boissieu, 1736-1810, Genève, Cabinet des Estampes, 1994 (reprend et complète le Catalogue raisonné publié en 1878 par Alphonse de Boissieu).