Félix BRACQUEMOND (1833-1914) : Portrait d'Edmond de Goncourt - 1881

VENDU
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Eau-forte et outils, 512 x 340 mm. Beraldi 54, 8e état/9.

Superbe épreuve du 8e état, avant le titre, imprimée sur papier japon, signée à l’encre par Bracquemond en bas à droite et dédicacée à Maurice Guillemot.

Excellent état de la gravure, très bon état général. Toutes marges (feuille : 651 x 476 mm).

Bracquemond a gravé le Portrait d’Edmond de Goncourt en 1881. Il ne s’agit pas d’un portrait de commande mais d’un « geste volontaire du graveur et autant un manifeste de sa part qu’un hommage au modèle » (Bouillon, p. 24).  Ami de l’écrivain depuis 1856, Bracquemond lui proposa en 1879 de faire son portrait : « … je voudrais faire d’après vous une grande planche. Il faut que ce soit digne de vous : vous êtes un patron, et pour moi, je voudrais montrer que je puis faire autre chose que des enluminures d’assiettes ».

Le dessin préparatoire au fusain et à l’estompe (aujourd’hui conservé au musée du Louvre) nécessita de longues séances de pose dans la maison de l’écrivain à Auteuil. Il fut exposé en avril 1880 à la Ve Exposition impressionniste. Bracquemond s’attaqua ensuite à la gravure, dont la réalisation dura plusieurs mois au cours desquels il imprima huit états consécutifs. Le tirage de l’état définitif fut effectué par Salmon en 1881.

Beraldi mentionne 25 épreuves sur parchemin et 150 épreuves sur japon du 8e état signées à la main par Bracquemond. Jean-Paul Bouillon note que des retirages furent effectués au début du XXe siècle et qu’en 1910 Bracquemond demanda à l’imprimeur Alfred Porcabeuf de graver sur le cuivre le titre EDMOND DE GONCOURT ainsi que les mentions d’auteur et d’imprimeur (ce qui constitue un 9e état). Le cuivre est conservé aujourd’hui dans une collection particulière.

Goncourt et Bracquemond tenaient particulièrement à ce portrait gravé dont ils offrirent des épreuves à leurs amis et connaissances. Notre épreuve est dédicacée à Maurice Guillemot, homme de lettres, historien d’art, qui fut proche de nombreux artistes (dont Rodin) et fonda la Société internationale des aquarellistes. Il a lui-même décrit ainsi ce portrait de Goncourt : « noble portrait où Bracquemond a gravé, en une simple et mâle attitude, regardant d'yeux sagaces et profonds sa propre pensée, celui qui est pour nous un des derniers, un des plus purs maréchaux de lettres de France. » (Villégiature d’artistes, 1897). En 1906, il publia, dans la revue L’Art et les artistes, un article consacré à « Félix Bracquemond, décorateur et ornemaniste ».

Référence : Bracquemond/Goncourt, Jean-Paul Bouillon, catalogue de l’exposition organisée au Musée du Dessin et de l’Estampe originale de Gravelines en 2004 à l’occasion de l’acquisition en 1999 de 7 états progressifs du portrait gravé.